Après une bonne préparation automnale et un début de saison plutôt intéressant (2 podiums et coupe d’Europe GS et Sl et mon premier podium en coupe du monde en slalom à Sestrière), je suis sélectionné pour les championnats du monde en Espagne.
Comme d’habitude, ces championnats commencent par les épreuves de vitesse (descente et super G) qui ont lieu sur une nouvelle piste qu’on ne connait pas, ou plutôt presque pas puisque pour répondre aux normes des championnats du monde, les espagnols ont créé une jonction entre deux pistes que nous avons déjà pratiqué indépendamment l’une et l’autre. Première impression suite aux entrainements de descente : la piste se divise vraiment en deux parties, l’une au départ vraiment plate et facile et l’autre, sur la deuxième moitié, vraiment pentue et technique. Pour moi, la première partie est rassurante mais pas très efficace vu mon faible poids (presqu’à 3 secondes de retard au premier temps intermédiaire des entrainement), et la deuxième partie doit se faire au courage parce que nous atteignons des vitesses jamais atteintes jusqu’ici (un des coureurs avait son GPS sur les entrainements et il finit à 132Km/h !!!).
Sur la course, je fais une belle première partie très engagée qui me permet de ne pas être trop en retard au temps intermédiaire et je sors un peu large de 2 grosses courbes sur la seconde partie, ce qui me place à la 7ème place. J’suis assez content de ce résultat (j’étais 13ème il y a 2 ans) jusqu’à ce que je croise mon coach Stéphan qui m’avoue être un peu déçu parce qu’il était persuadé que je pouvais mieux faire. Mon camarade Yohann quant à lui, après avoir gagné les 2 entrainements se classe 3ème et est très content de ce résultat.
Le lendemain, sur le super G, après avoir fait une super reconnaissance avec Yohann, on part tous les deux avec le couteau entre les dents (lui assez sûr de lui, et moi voulant faire mieux que la veille et pensant que c’était possible puisque la partie plate du départ était raccourcie ).
A l’arrivée, malgré une belle faute qui ne me coûte pas si chère mais qui aurait put s’éviter, je me classe 4ème et Yohann second à 1 centième du premier. Autant dire que je ne m’attendais pas à cela, parce que je sentais Yohann un peu trop sûr de lui (il n’a pas craqué) et personnellement, j’me suis fais plaisir malgré cette faute, et je n’ai pas la sensation d’avoir été exceptionnel, je suis donc ravi du résultat et de me soumettre à mon premier contrôle anti-dopage …
Le matin du slalom, j’me réveille avec le nez très encombré et un petit mal de tête, la crève est là … Heureusement, le vent aussi et après avoir fait partir une dizaine de coureuses, l’organisation, au vue des rafales impressionnantes, décide de reporter la course au lendemain. Je suis ravi de cette décision parce que je n’étais vraiment pas dedans ; la transition entre la vitesse et la technique a vraiment était difficile : passer de 2 skis de 2.12m à un seul de 1.65m est extrêmement déroutant, de plus j’étais malade et à moitié endormi alors qu’il faut être vif, très vif !!!
Mais le lendemain, je suis encore plus malade, et les sensations ne sont pas meilleures sur les pistes d’échauffement. En plus, j’me mets la pression parce que c’est l’épreuve que j’attendais le plus, celle où je suis le plus performant théoriquement. Après le premier run où je ne m’amuse pas du tout , j’ai l’impression d’être très loin au classement et pourtant, le tableau affiche 4ème. En effet, c’est notre coach Mika qui a tracé, et lui, il aime quand le slalom est rude, il réussi donc l’exploit de sortir 46 coureurs en une manche … Belle perf. s’il n’avait pas sorti Yohann qui n’a pas résisté.
2ème run : j’ai un peu la pression au départ mais l’envie est là, cette médaille me tend les bras, il faut que j’aille la chercher. Comment doser, y aller à fond au risque de tout perdre, ou skier un peu sur la retenue et attendre la chute d’un des coureurs devant moi ?!? Finalement, je ne fais pas de choix, j’attaque sur la première partie peu pentue, assure dans le mûr et réattaque un poil trop tôt avant le plat final sur la triple du bas du mûr, qui passe à l’arrache, mais qui me sort deux portes après, je rattrape le coup pour ne pas sortir complètement mais le mal est fait, je suis à l’arrêt sur le plat qui me parait long, très très long. Résultat, je finis 4ème alors que 2 des 3 premiers de la première manche se ratent au même endroit que moi ! Là, j’ai vraiment les boules, la déception est grande et difficile à faire passer …
Dernière chance de médaille : le super combiné.
Ce matin là, mon nez coule toujours, mais ma tête fait abstraction. J’ai conscience qu’il faut être bon direct , donc je fais une grosse reconnaissance de la manche de super G avec Yohann particulièrement compétent et pédagogue dans cette exercice. Malgré tout, je suis assez détendu au départ même si j’ai changé la configuration de ma base dual. Sur la piste, tout se passe bien, j’ai pas l’impression d’avoir les trajectoires parfaites, mais je ne fais pas d’erreur et quand j’arrive en bas, j’me fais une grosse frayeur à l’avant dernière porte un peu décalé puisque je tourne un peu court et j’me la prend dans la tête mais je reste en course et à l’arrivé, je suis deuxième. Wahou !!!
Bien sûr, j’suis très content et j’me vois déjà « en haut de l’affiche ! », d’ailleurs, tout le monde m’y voit aussi et au fur et à mesure des rencontre avec les autres coureurs et même lors de la reco , les entraineurs me regardent différemment et ça me met la pression GRAVE …
Quand je pars sur la manche de slalom, j’suis vraiment pas serein et je fais une manche vraiment merdique à cause de la pression et de la glace.
Finalement, je fini 4ème, une fois encore et comme la veille je suis blasé. J’espère que cette expérience me servira plus tard …
Dernier jour : le géant
Là par contre, j’ai pas la pression, j’ai fais des bons championnats et le géant ne m’a pas réussi jusque là cette saison, donc j’me dis que je vais faire au mieux, mais sans objectif de résultat. Le géant est assez serré, il tourne beaucoup.
1ère manche : j’fais une bonne graille à la 4ème porte, après ça va bien : résultat 6ème, assez loin du premier, mais devant Yohann et sans grande sensation. Les coachs nous boostent pour la deuxième manche, je pars chaud comme la braise, mais toujours à la 4ème porte, j’me bloque une peu, moins qu’à la 1ère manche, mais je sais que mon coach qui est là, ne doit pas être fier de moi. La suite se déroule très bien et je fini 4ème, cette fois, ravi de la prestation car je ne m’y attendais vraiment pas. Il y a des 4ème place plus facile à avaler que d’autre décidément.
Finalement, je suis très content de ma prestation sur ces championnats du monde, 3 quatrièmes place, 1 cinquième et 1 septième place font de moi, l’un des coureurs les plus régulier des cette compétition. Il n’y a pas eu de médaille certes, mais l’objectif est dans un an …
Ne reste que la finale de la coupe du monde à Sochi sur la piste des jeux et les championnats de France pour cette saison, une bonne pause et une grosse préparation pour être encore meilleur l’an prochain !!!